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Histoire, les Enquêtes Oubliées

Anthropology, Medical Anthropology, Social and Cultural Anthropology, Forensic Anthropology, Anthropology of Religion , History of Medicine

Vlad Tepes l'empaleur, Vampires, études de cas médicaux, conclusion

Ils apparaissent à n’importe quel moment de la journée et viennent boire le sang des êtres vivants et des animaux en une si grande quantité que parfois ce même sang se ressort par leur propre bouche, leur nez et, le plus souvent, leurs oreilles[2], et le cadavre baigne ainsi dans un cercueil rempli de sang. Sortant de sa tombe c’est la nuit, qu’il viendra emporter vos proches ou vos amis afin de boire leur sang jusqu’à affaiblissement complet de la victime qui, trouvera finalement la mort. Ces persécutions ne cessent pas avec la mort d’un des membres de la famille ; ils ne peuvent être arrêtés qu’en ayant la tête tranchée ou le cœur ouvert en deux. L’énorme quantité de sang sortant de leur corps, est mélangé avec de la farine à pain ; et, d’après la coutume, ce pain est mangé pour se prémunir contre la persécution de l’esprit.

Calmet narre ainsi l’histoire d’un soldat Hongrois :

« Il y’a environ quinze ans qu’un soldat étant en garnison, chez un paysan Haïdamaque, frontière de Hongrie, vit entrer dans la maison, comme il était à table près du maître de la maison son hôte un inconnu qui se mis aussi à table avec eux. Le maître du logis en fut étrangement effrayé, de même que le reste de la compagnie. Le soldat ne savait qu’en juger, ignorant de quoi il était question. Mais le Maître de la maison étant dès le lendemain, le soldat s’informa de ce que c’était. On lui dit que c’était le père de son hôte, mort et enterré depuis plus de dix ans, qui s’était ainsi venu s’asseoir auprès de lui, et lui avait annoncé et causé la mort. » Le régiment du soldat fut prévenu et une commission désignée afin de procéder à l’examen du corps.  Elle examinera également les restes d’autres vampires, y compris un homme enterré il y a plus de 30 ans. Il a été déterminé que les trois corps ont tous été soumis au même rituel. En recueillant toutes les informations reçues, Calmet conclura : « Les circonstances mentionnées dans le rapport sont si uniques et tant documentées, qu’il est impossible de ne pas croire tout cela ».  Il montrera néanmoins un certain scepticisme, suggérant que l’inhumation précipitée d’une personne en état de coma, de transe ou de paralysie peut aussi causer des conséquences aussi surprenantes. Il condamnera également la pratique consistant à tuer et à brûler de tels corps, en se demandant comment les autorités pouvaient autoriser de telles pratiques.

Mais qu’en est-il réellement concernant ce phénomène étrange entourant le corps de Saint Harbel ?

Calmet, 200 ans avant l’exhumation d’Harbel explique ceci :

« Le vampire a été enterré il y a environ trois ans ; Au-dessus de sa tombe se trouvait une lueur semblable à celle d’une lampe, mais moins brillante »

En 1750, le corps d’un homme sera exhumé. En parfait état de conservation, il présente une légère rigidité cadavérique mais aucun signe apparent de décomposition. Les cheveux, les ongles, les dents et les yeux (ceux-ci étaient à moitié fermés) sont intacts. Un pieu de métal lui transpercé le cœur et l’on pouvait apercevoir un liquide blanchâtre couler de celui-ci.  Le sang était également présent en grande quantité. Une forte odeur en émanait. La tête fut tranchée avec une hache semblable à ceux utilisés pour les exécutions en Angleterre. Ce même liquide coula immédiatement du corps, mais plus abondamment que pour le cœur. Ces analyses terminées, le corps fut déposé à nouveau dans la tombe et recouvert de chaux. Le vampirisme, bien sûr, est peut-être, généralement le phénomène le plus mystérieux de tous les phénomènes. Mais, curieusement, c’est le phénomène « anormal » le plus documenté.[3] Des preuves oui mais bien inexplicables. Ce phénomène est décrit en Europe depuis plus de 900 ans.[4]

Cependant encore aujourd’hui, non seulement les scientifiques, mais aussi de nombreux chercheurs, considèrent qu’il est bien « trop fantastique » en raison de son caractère étrange et incompréhensible. Ne sommes-nous pas en présence d’un phénomène pour le moins paradoxal ?

 

 

En résumé :

Le vampire apparaît toujours après le coucher du soleil ou avant le lever du soleil.

À de rares exceptions près, il apparaît toujours sur des zones très peuplées. Et gravite particulièrement autour des habitations ou les veuves résident. (Nombreux témoins oculaires)

Les vampires présentent tous, selon les témoins, les mêmes caractéristiques physiques typiques. Il procède toujours de la même manière avant d’ôter la vie aux victimes.

Les témoignages confirmant ce phénomène étaient très fréquents jusqu’aux années 1960 et se font très rare de nos jours.

 

Mythologie

Pour la plupart d’entre nous, la connaissance des vampires est limitée au caractère culte des livres et des films comme le célèbre : Dracula. Il convient de noter que Dracula n’est pas du tout un personnage de la mythologie roumaine, mais seulement un personnage de fiction de l’écrivain Bram Stoker, qui ébauchera quelques feuillets de son roman sur la vie du prince de Valachie Vlad III, notamment en reprenant comme lieu d’action la Transylvanie. Cependant les vrais vampires roumains, Strigoï et Moroï sont bien loin de la vision imaginaire que Stocker a décrite dans son œuvre.

Les « Strigoi » sont des vampires très répandus dans la mythologie Roumaine. Le Strigoi est également parfois assimilé aux sorcières, qui selon les légendes locales, deviendraient des vampires au cours de leur vie, ou même aux pendus dont le suicide ne serait qu’une manière d’atteindre l’immortalité en devenant vampire[5]. Il convient de noter ici que, dans de nombreuses cultures anciennes, la croyance des morts vivants a survécu, les morts ne le sont pas forcément et sont dans certains cas forcés de vivre leur vie sur Terre sous l’apparence de créatures fantastiques telles que : des sirènes, des fantômes, des vampires, ou encore les Strigoï. Ces derniers sont également très présents dans la mythologie moldave, sous l’appellation de strigi.

Dans certaines régions de Roumanie, les Strigoi sont désignés Moroï. Une femme vampire s’appelle strigoika. Les différences entre Strigoi et Moroï sont pratiquement inexistantes. En outre, selon les croyances populaires, ils présentent la particularité d’avoir deux cœurs. Strigoï et Moroï se comparent souvent avec les loups-garous. Selon les croyances, le Strigoi peut se présenter sous la forme d’un animal sauvage tel que le loup-garou, d’un être humain ou encore d’un vampire.

L’étymologie du mot « Strigoï » vient du mot roumain « striga ». L’étymologie du mot « Moroï » n’est pas entièrement comprise, mais certains chercheurs l’associent au mot « mor » (mora), qui est dans de nombreuses cultures signifie toujours quelque chose de négatif, mortel : mare (incubus, anglais), cauchemar (cauchemar), Anglais), morbus (maladie, lat.), Mors (mort, lat), mor (épidémie, maladie, rus.), Cauchemar, obscurité, brume, mort, Mara (déesse de la mort, slave). Selon toute vraisemblance, le nom original de ces créatures est « Moroï », car « Strigoï » vient du mot latin « strix », qui signifie chouette, qui selon les Romains, buvait le sang des enfants.

L’image du Strigoi est très similaire aux images de vampires du reste de l’Europe. Les Strigoi sont toujours des êtres possédés par des forces du mal, qui, après la mort, sortent de leurs tombes, hantent les vivants et s’abreuve de leur sang. Le Strigoi, tout comme les vampires, ne se décompose pas dans la tombe. Pour tuer un Strigoï, il faut tout simplement (selon la légende, planter un pieu en bois directement dans son cœur, certain prétendront également qu’il faudra lui trancher également la tête afin de la placer par exemple entre les jambes, le visage toujours face cachée.) Une autre manière sûre est de brûler le défunt. Dans le cercueil de ces défunts, que l’on soupçonnait être des vampires, de l’ail (arme mythique s’il en est) ou encore des branches de roses, considérés comme fatals aux vampires étaient déposés. Une autre coutume intéressante est la faucille, placée directement au-dessus du cou du défunt. Ainsi, si la personne décédée s’avère être un Strigoi et tente de se lever, il se décapitera. Pour trouver la tombe de Strigoi au sein d’un cimetière, les anciennes coutumes Roumaines et Moldaves consistaient à forcer un cheval de robe unie noire ou blanche, conduit par une vierge à traverser celui-ci. Si le cheval commençait à résister, à se braquer, à se cambrer, ne voulant pas franchir une tombe, cela indiquait que sous la terre reposait un Strigoï.

 

En Slovaquie, en Pologne, en Slovénie, en Croatie et en Albanie, les Strigoï sont nommés Striga – une sorcière empoisonnant le lait des vaches, et buvant le sang des enfants endormis. En Ukraine occidentale et en Slovaquie, le vampire est représenté sous la forme d’un papillon de nuit. Le terme moderne « vampire » provient de l’ancien mot russe « ghoul », qui, signifiait simplement « l’esprit des ancêtres » et n’était en aucun cas associé au côté démoniaque. En finalité, ces croyances ne sont avant tout qu’une forme de diabolisation des esprits des ancêtres mais plus que ça c’est également une forme de refus de la mort, de dénie. Malgré tout il est néanmoins intéressant de constater que dans chaque légende, une part d’immortalité réside dans les esprits. Nous sommes fascinés par celle-ci et en même temps nous en avons peur. Ce n’est pas du vampire ou du Strigoï ou du loup-garou dont nous sommes effrayés[6] mais bel et bien de son immortalité et donc de la mort en elle-même.  La peur de l’inconnu et donc sa diabolisation.

L’Alchimie.

Autre fait intéressant : l’utilisation de l’alchimie. En effet les alchimistes étaient également considérés comme détenant un pouvoir sur l’au-delà. L’objectif des alchimistes dans toutes les cultures est la mise en œuvre de changements qualitatifs dans un objet animé ou inanimé, sa « dégénérescence » et la transition « vers un nouveau niveau ». A ce titre, l’alchimiste, s’engage dans la production de l’or, la préparation de poisons et potions, mais est également en quête permanente d’immortalité. Dans le cadre de l’alchimie interne, une personne ou ses composants matériels et non matériels (conscience, corps, esprit, âme, énergies individuelles, etc.) sont considérés comme des substances possédant certaines propriétés chimiques et physiques, avec lesquelles on peut effectuer des opérations décrites dans la composition du produit chimique en lui-même. Parallèlement à la métaphore principale – chimique, d’autres séries symboliques se développent souvent ; L’alchimie européenne est particulièrement riche à cet égard. Ainsi, par exemple, la pierre philosophale s’appelait « lion rouge », « grand élixir », « panacée », « élixir de vie ». Absolument toute les doctrines alchimiques se distinguent par leurs mystères et leurs secrets, qui ont souvent donné lieu à une réelle incompréhension. Cependant, les rites magiques, les actes rituels, les sorts ont été considérés comme un moyen d’influencer les forces naturelles et divines qui pourraient aider à la réalisation de la création mystique, c’est-à-dire la transformation d’une substance en une autre telle que la transmutation par exemple. À la suite de l’interaction des principes qualitatifs (principes) et des états des éléments primaires, toute transmutation de substances peut être effectuée. Dans toutes les traditions alchimiques, le mercure joue un rôle important, qui parfois même donne le nom à l’ensemble du système alchimique. Dans l’alchimie européenne, le mot « mercure » coïncide avec le nom du patron de l’alchimie – Mercury (dieu et planète) et son fondateur légendaire (Hermès Trismégistes). En outre, on utilise du soufre, 6 métaux traditionnels (plomb, fer, cuivre, étain, argent, or), des composés d’arsenic (principalement Orpiment et Réalgar), de l’antimoine, du salpêtre, des alcalis et d’autres composés inorganiques et des composés organiques. Dans l’alchimie chinoise, indienne et tibétaine, on trouve aussi des pierres précieuses et des herbes. Dans tous les systèmes alchimiques, ces principes sont essentiels :  Le nettoyage et la concentration des substances impliquées dans le travail par la calcination, la fusion, l’amalgamation, la distillation ; Le mariage sacré, la coïncidence des principes masculins et féminins, l’union des contraires. Ce dernier dans l’alchimie européenne a la forme d’un « mariage chimique », d’un « mariage royal », d’un frère et d’une sœur, du Soleil et de la Lune, de l’homme et de la femme etc., dans l’Indouisme : l’union de Shiva et Shakti, en Chine :  la connexion du dragon. Enfin, pour les traditions alchimiques alexandriennes, arabes et européennes, l’idée de la mort (habituellement sous forme de meurtre) et de la résurrection joue un rôle extrêmement important.

 

Vampirisme, Porphyrie, ou syndrome de Renfield :

La légende de Dracula en tant que Vampire, bien sûr, a été créée par Bram Stoker, en écrivant son roman, devenu tellement populaire. Le nom du comte légendaire et de l’ancien prince Valachien ne coïncide certainement pas par hasard. Les journaux de Bram Stoker mentionnent le livre de William Wilkinson, un diplomate britannique d’Europe de l’Est, dans lequel il peut trouver une référence à Vlad Dracula. De plus, Stocker pouvait se renseigner sur les légendes roumaines, auprès de son ami, le professeur hongrois Armin Vambery. Cette conjecture est confirmée par le fait que, dans le roman, le docteur Abraham Van Helsing explique que la source de son information sur le comte de Dracula est le professeur Arminius. Dans le roman, il y a aussi des parallèles avec la biographie réelle de Vlad : sa participation à la guerre contre les Turcs est en autre soulignée. Dans son livre, Stocker combinera la véritable histoire de Vlad avec celle glanée des romans gothiques de l’époque et peut-être même des contes de fées d’Europe de l’Est où des vampires, des loups-garous, des fantômes et de tels esprits maléfiques sont présents en abondance. La plupart des histoires, qui représentent de façon haute en couleur les atrocités de Vlad III, sont basées sur plusieurs documents écrits par un certain auteur allemand juste après l’arrestation de Dracula par le roi hongrois Matthias. Dans le même temps, plusieurs brochures et gravures sur le même sujet ont été publiées, devenues les « bestseller » et répandues dans toute l’Europe occidentale. Très probablement, il s’agit d’un exemple d’un « ordre politique » de l’époque. Le roi Mathias avait tout intérêt à dénigrer le nom de Vlad, afin de justifier la décision de l’emprisonnement. Mais, les accusations (fausses) contre Dracula n’étaient pas très convaincantes : il a été accusé notamment de pacte avec l’Empire ottoman, bien qu’il soit largement connu comme un adversaire féroce des Turcs. Au fil du temps, les histoires relatant sa cruauté sont devenues plus colorées, agrémentées de détails, se confondant ainsi aisément avec le folklore Roumain.

La porphyrie était une pathologie très commune dans les petits villages de Roumanie au XVe siècle. Mais il y a des rumeurs selon lesquelles la maladie n’a pas contourné la famille royale. Par exemple, l’historien Andrew Wilson dans son livre « The Victorians » mentionne la porphyrie héréditaire qui a fait rage dans la famille royale britannique et prétend que c’est cette maladie qui touchera l’esprit du grand père de la Reine Victoria, George III. Cependant, avec l’accession au trône de Victoria, la famille royale se débarrassera de cette malédiction. [7]

En 1963, le docteur britannique Lee Illis présentera les résultats de son étude concernant une pathologie encore inconnue à cette époque : la porphyrie. Les symptômes de cette terrible maladie sont très semblables aux caractéristiques générales du vampirisme. Le corps ne produit pas de globules rouges, ce qui entraîne un manque d’oxygène dans le sang. En présence d’ultraviolet, une décomposition de l’hémoglobine débute. En termes simples, les patients atteints de porphyrie ne peuvent pas être au soleil, il leur provoque brûlures sévères, cloques, cicatrices et ulcères pouvant entrainer la mort du patient. En conséquence, ils sont forcés de se reposer pendant la journée, et de nuit, leur activité augmente. Dans les étapes ultérieures, le cartilage et les tendons sont affectés, une déformation du nez et des oreilles peut se produire. La peau autour de la bouche s’ !@#$%^&*èche, exposant les gencives et les dents.

En outre, les patients souffrent également de troubles neuropsychiques provoquant des comportements agressifs. Cette pathologie génétique rare affecte 1 personne sur deux cent mille. Et le facteur d’hérédité est le plus important, car si l’un des parents est malade, alors, dans 25% des cas, le gène défectueux sera transmis à l’enfant. Il y a lieu de croire que la porphyrie peut aussi être une conséquence de l’inceste.

Cependant le plus souvent, l’épidémie est provoquée par :

-le stress

-La prise de certains médicaments (y compris le phénobarbital, les tétracyclines, les médicaments contenant du bismuth, les contraceptifs oraux, etc.)

-Un contact prolongée d’avec des pesticides (par exemple, avec certains engrais agricoles)

-Un changement dans le profil hormonal de la femme associé à l’apparition des menstruations ou d’une grossesse.

-Les maladies infectieuses (notamment l’hépatite C virale à un stade avancé)

-La consommation d’alcool en grande quantité (80% des patients atteints de porphyrie présente une dépendance à l’alcool).

 

Les personnes souffrant de porphyrie présentent des douleurs paroxystiques aiguës (douleur anormalement intense) dans l’abdomen, qui n’ont pas de localisation claire, ainsi que des nausées, des vomissements et de la constipation. Le mythe de l’aversion des vampires pour l’ail n’était pas totalement dénué de sens. En effet, les patients souffrant de porphyrie ne tolèrent pas vraiment ce légume épicé. L’acide sulfonique, sécrété par l’ail, renforce les dégâts causés par la maladie sur le corps. La porphyrie aiguë se termine dans 60% des cas de manière tragique.

 

L’histoire du vampirisme clinique a été décrite pour la première fois en 1992 par Richard Noll. A la fin du XXe siècle, plusieurs psychiatres ont décrit à plusieurs reprises le vampirisme clinique, et Noll a suggéré de le renommer « syndrome de Renfield » en l’honneur du personnage emblématique du roman « Dracula » de Bram Stoker. La Progression du syndrome de Renfield Noll se caractérise comme suit : Cela se produit généralement dans l’enfance, lorsque pendant le saignement d’une plaie, le patient ressentira le goût du sang et le trouvera « excitant ». En atteignant la puberté, cette excitation associée au sang provoquera une excitation sexuelle.

 

Le syndrome de Renfield se développe de manière typique dans de nombreux cas :
En général, l’auto-amplification se développe d’abord, généralement dans l’enfance, lorsque le patient, ayant goûté une première fois au sang s’auto mutilera afin de provoquer le saignement, le sang est également avalé, puis le patient découvre comment ouvrir les principaux vaisseaux sanguins (veines, artères) afin de recevoir plus directement et ainsi s’abreuver à un courant régulier de sang chaud. Dans ce cas, le sang peut être bu pendant le saignement, ou être stocké dans des pots ou d’autres récipients afin de la boire plus tard.

Les méthodes d’auto mutilation s’accompagnent souvent de masturbation.
La Zoophagie (littéralement manger des créatures, mais plus spécifiquement, boire du sang) peut se développer en dehors de pathologie d’’auto-vampirisme dans certains cas, mais généralement elle se développe en parallèle. Les personnes atteintes du syndrome de Renfield peuvent, indépendamment, attraper et consommer du sang des êtres vivants tels que les insectes, les chats, les chiens ou les oiseaux. L’activité sexuelle peut ou non accompagner ces actes. Le vampirisme dans sa véritable forme s’accompagne de consommation de sang humain.  Cela peut se faire en volant du sang dans les hôpitaux, les laboratoires, etc., ou en essayant de boire du sang directement à la « source » sur le corps des victimes. Habituellement, cela éveille une sorte d’activité sexuelle permanente, mais dans les cas de meurtre et autre crimes graves non mortels lié à la soif de sang, l’activité sexuelle et le vampirisme peuvent ne pas avoir de lien direct.

 

 

Le cas du Dr Heinrich Spatz

Au XIXe siècle, dans la ville bavaroise de Würzburg, peu de temps avant les guerres napoléoniennes, le Dr Heinrich Spatz, diplômé de l’Université de Prague entrera dans l’armée autrichienne en tant que médecin militaire. En 1818, il s’installe à Würzburg avec sa jeune épouse où il mènera une vie sociale active et deviendra rapidement l’un des médecins les plus populaire de la ville. Il était très engagé auprès de la population, travaillait dans un hôpital destiné à soigner les patients les plus pauvres, a écrit plusieurs ouvrages sur la chirurgie militaire et le traitement de certaines maladies infectieuses. Cependant, en 1831, Heinrich Spatz a soudainement vendu sa propriété et est parti pour la République tchèque sur invitation de l’Université de Prague. Un mois après son départ, deux jeunes médecins, anciens assistants du Dr. Spatz, ont fait appel à la police de Würzburg, et affirmerons dans leur déposition qu’ils étaient tous … des vampires ! Cela aurait pu être considéré comme une plaisanterie stupide, si les jeunes gens n’avaient pas souligné la disparition d’un certain Joachim Faber…

 

Soldat à la retraite, Faber était brancardier dans un hôpital pour les pauvres, où le docteur Spatz a travaillé. Il disparaitra un an avant les événements décrits. La police fouillera l’ancien manoir du médecin et découvrira au sous-sol des restes d’au moins 18 personnes ! Au même endroit, un squelette sans main présentant des traces d’amputation chirurgicale sera découvert. Une analyse permettra d’identifier ses restes comme ceux de Joachim Faber.

 

Ensuite, beaucoup se sont souvenus que le Dr Spatz s’engageait souvent à prendre en charge le destin de ses propres malades, habituellement des mendiants qu’ils invitaient régulièrement afin de partager un repas chaud. Ils se sont également souvenus d’autres scrupules de la vie du médecin : malgré le fait que le manoir de Spatz était très grand, aucuns domestiques ne restaient jamais dormir la nuit …  Les autorités ont envoyé une demande à Prague au sujet du Dr Spatz et ont reçu la réponse suivante : à l’Université de Prague, il n’y avait personne connue sous ce nom et personne ne lui a jamais envoyé aucune invitation. Par ailleurs, il s’est avéré que l’armée autrichienne n’avait jamais eu recours à un chirurgien nommé Heinrich Spatz. L’enquête était dans une impasse.

Six mois plus tard, le premier assistant du Dr Spatz se suicidera. Peu de temps avant sa mort, il avait abandonné sa femme et son fils, louant un petit appartement dans une banlieue pauvre de Nuremberg, et coupera tous liens d’avec ses proches et amis. Il commença à avoir peur de la lumière du soleil, et passait des journées entières dans une pièce aux volets clos. Il devenait pâle, terriblement mince et ne nourrissait de sang de porc qu’il achetait chez un boucher de quartier. En raison d’un tel régime, il a commencé à souffrir de douleurs terribles à l’estomac, mais refusera fermement tout traitement et changement de régime alimentaire. Ce n’est que quelques semaines plus tard qu’il sera retrouvé pendu. Le second assistant ne survivra que six mois au premier : IL assassinera son petit neveu et essayera de boire son sang. La baby-sitter prise de panique le battra à mort. Fait étrange : Le père de l’enfant lui versera d’ailleurs une très grosse somme d’argent afin de la faire taire.

Les scientifiques ont longtemps discuté de la personnalité d’Henry Spatz. Certains l’ont considéré comme un vampire, d’autres, comme un membre d’une secte satanique qui pratiquait des sacrifices humains, ou encore comme un anatomiste pratiquant illégalement : rappelons que la dissection des cadavres était considérée comme un crime grave à l’époque.

Depuis toujours, un grand nombre de crimes est associés au vampirisme. Les psychologues y voient un trouble, appelé en l’honneur de l’assistant de Stoker : le syndrome de Dracula ou syndrome de Renfield, ou encore vampirisme clinique.

 

En conclusion :

Noll enregistre des histoires de vampires dont les caractéristiques diffèrent non pas d’un point de vue démonologique mais psychiatrique. La contrainte de boire du sang a presque toujours une forte composante sexuelle, qui est associée à ce désir. Le sang a parfois une signification presque mystique en tant que symbole sexué de la vie ou du pouvoir, et en tant que tel, cette expérience est décrite par les personnes elles-mêmes souffrant du syndrome de Renfield.

Le syndrome de Renfield est généralement retrouvé chez des sujets masculins.

La principale caractéristique de la définition du syndrome de Renfield est celle de la contrainte de boire du sang. D’autres actions connexes telles que la nécrophilie et la nécrophagie, qui ne visent pas à boire du sang, devraient également être considérées comme des aspects de ce trouble mental. Au final la vampirologie moderne commencera après la publication de « Dracula » en 1897 et persistera pendant plus d’un siècle.

 

Ce que l’auteur a décrit n’est que le fruit de son imagination.
En réalité, il était possible d’aller en Europe de l’Est seulement par les Carpates. Les Carpates, à leur tour, représentaient une multitude de gorges qui jouaient le rôle de bastions naturelles inexpugnables. À cette époque, la principauté de Vlad était l’une des plus puissantes et prospères. Lorsque les Turcs ont décidé de faire une marche en Europe, ils ont compris ce qu’était le guerrier et ont proposé à Vlad de leur manquer. En retour, promettant de ne pas toucher sa terre. En tant que catholique, Vlad Tepes a fait appel au pape, promettant que les Turcs ne le manqueraient pas et le pape l’a béni pour la protection et a promis qu’il l’aiderait à envoyer ses troupes.

 

L’histoire du comte « Dracula » est un mythe pour dénigrer non seulement une personne, mais une nation entière, morte pour l’amour de l’église.

L’histoire de Vlad Tepes reste encore de nos jours la plus controversée de l’Histoire roumaine. Il existe tellement d’hypothèses et de mythes que presque aucune déclaration à propos de lui ne peut se passer du terme « selon la légende », « il est considéré » ou « vraisemblablement ». De plus, d’énormes couches de fiction, notamment artistiques, ont été superposées à la vérité historique. Historiquement parlant, afin d’être au plus près de la vérité, il faut réellement se plonger au cœur même de l’Histoire Roumaine. Et même en approfondissant les recherches, « l’histoire vraie de Dracula » est un concept presque inaccessible.

 

Quand la couronne du jeune Vlad fut posée sur sa tête, il s’écria : « Mort aux Turcs ! »

 

Sur la « cruauté légendaire » de Vlad il convient de préciser qu’il est extrêmement compliqué de se positionner tant les sources sont contradictoires. Le règne de Vlad était à peu près la période la plus tragique pour les États balkaniques. Quand, en 1453, Constantinople tomba, l’expansion sanglante des Turcs vers les Balkans commença. Pour assurer la fidélité des monarques d’Europe de l’Est, les Turcs capturer leurs enfants et les maintenait en otage. Et bien que le terme de captivité ne puisse pas être utilisé dans ce cas [les princes jouissent d’une liberté totale, vivent dans le même luxe que les fils du sultan] en cas de soulèvement dans leur pays d’origine pour les princes se présentait alors deux solutions : être martyrisé, ou de mener un détachement punitif des janissaires, afin de réduire la population en esclavage. De 7 à 15 ans, Vlad (avant le meurtre de son père) était à la cour du sultan ottoman en otage. À cette époque en Turquie, l’empalement était le principal type d’exécution, Vlad vivra les tourments des condamnés presque tous les jours. Cependant, pour l’Europe, l’empalement n’était en aucun cas une « exécution inhumaine », car il est peu probable que, dans l’Europe médiévale, la roue et la mise au bûcher d’une personne vivante soient moins violents que les modes d’exécutions de Vlad.

Il faut aussi dire à propos de la profonde religiosité de Vlad. Trois fois en Turquie, sous la menace de la mort, Vlad sera forcé de se convertir à l’islam, mais ne pouvait se résoudre à renoncer à l’orthodoxie. Finalement, les Turcs ont offert à Vlad de devenir un général janissaire, mais il refusera, et retournera dans sa patrie afin de venger la mort de son père.

C’était un artiste dans la terreur, un poète de l’intimidation. Pour lui, le principal n’était pas l’exécution en elle-même, mais le sentiment terrifiant qu’elle produirait aux yeux de son peuple certes mais essentiellement auprès des dirigeants avec lesquels ils étaient en guerre. Regardez comment, tout au long de son règne il maintiendra une politique de terreur auprès de ses boyards sans verser une seule goutte de sang. Et pourtant encore aujourd’hui l’Histoire est toujours convaincue qu’il les a massacrés un par un ! A contrario, Etienne le Grand, quant à lui, était un peu moins cruel que l’époque. Il s’est révélé être un pionnier d’une politique humanisme. Tepes restera le gardien des traditions de la terreur. Vlad était un peu plus cruel que l’époque certes. Et même si beaucoup de ses actions relève plus du folklore que de la réalité, elles méritent d’être condamnées. Par ailleurs, le succès de bon nombre de ses opérations militaires, y compris la fameuse « attaque nocturne », s’explique aussi par le fait qu’avant l’attaque, Vlad lui-même avait effectué une reconnaissance, risquant sa vie. C’était un maître de guerre talentueux qui a habilement mis en place une guerre psychologique, qu’il a utilisé les mêmes moyens à des fins politiques. Etienne le grand, en évitant les extrêmes et en recourant rarement à l’intimidation, sera beaucoup plus efficace. Il est cependant intéressant de constater, que ce genre de légende commençait à entourer également la vie d’Etienne à la suite de plusieurs incursions en Transylvanie après la mort de Vlad. Mais sa souplesse, notamment dans la gestion du commerce, fera vite taire ses pamphlets. Apparemment, les commerçants sous le règne de Vlad, n’aimaient pas tant les représailles, mais aussi les restrictions commerciales. Le risque personnel était considéré comme un compagnon naturel de la profession du marchand, il justifiait des prix élevés et un énorme intérêt pour le prêt. Mais l’impossibilité de commercer avec un gros profit s’est révélée beaucoup plus pénible pour eux. C’est ce que Vlad n’a jamais compris ou plutôt à toujours ignoré.

Notes :

[1] Dans l’œuvre, Dracula, Stocker décrit cette situation : « Parmi la population de Transylvanie, on distingue clairement quatre nationalités: les Saxons au Sud et les Wallachiens mixtes (Roumains), descendants des Daciens; Les Magyars à l’ouest et les shekels à l’ouest et au nord. J’ai lu quelque part que les préjugés les plus profonds naissent dans les contreforts des Carpates, comme au centre d’un tourbillon imaginaire.

[2] Le corps gonflé dans le cercueil et les traces de sang dans la bouche et le nez sont aujourd’hui considérés comme les signes habituels de décomposition un mois après « la mort – c’est pendant cette période que la plupart des corps ont été exhumés pour les vampires.

 

[3] Peu de gens connaissent les mots de Jean-Jacques Rousseau : « S’il y a dans le monde une histoire attestée, c’est celle des vampires ; rien n’y manque ; procès-verbaux, certificats de notables, de chirurgiens, de curés, de magistrats ; la preuve juridique est des plus complètes ; avec cela, qui est-ce qui croit aux vampires ? » Jean-Jacques ROUSSEAU, Lett. à l’arch. de Par.

 

[4] L’épidémie de vampirisme typique en Angleterre dans les années 1190 est détaillée dans la chronique de l’Histoire de l’Angleterre de William de Newburg (HISTORIA RERUM ANGLICARUM), dans les chapitres 22, 23 et 24 du livre

[5] A travers ces dires, nous ne relatons que des légendes appartenant au folklore d’Europe de l’Est et du Nord, non des faits avérés réels, je ne suis en aucun responsable de l’interprétation de chacun.

[6] Selon National Geographic, en 2004 en Roumanie, un procès a été mené contre les proches du défunt Peter Tom, considéré comme un Strigoi. Sur l’assurance de ses proches après sa mort, le regretté Peter Tom leur apparut dans des rêves terribles, et beaucoup d’entre eux devinrent malades. Les parents exhumèrent alors le corps du défunt afin d’en extraire le cœur qui sera brûlé.  Les cendres seront mélangées à de la vodka, que les parents malades ont bu. Selon les proches, les patients se sont rétablis et les cauchemars ont alors cessés.

[7] Il est intéressant de noter que la Reine Victoria est le plus souvent associée à l’hémophilie et non à la porphyrie. Après quelques recherches, on se rend pourtant vite compte que l’hémophilie et la porphyrie sont étroitement liée.

 

 

 

Sources et Références bibliographiques :

 

Jacques Collin de Plancy, Le Dictionnaire infernal, Recherches et anecdotes (1818)

 

Bram Stoker, Dracula, (1897)

 

Nicolas Iorga Histoire des Roumains volume IV, les chevaliers. Bucarest (1937)

 

Adrien Créméné, Françoise Zemmal, La mythologie du vampire en Roumanie, Rocher, (1981)

 

Jay Robert Nash, The Great Pictorial History of World Crime, Scarecrow Press, (2004)

 René Bustan, Les relations roumano-hongroises dans la perspective de la construction européenne, Editions Publibook, (2007)

Nickolas Johann Raderick, Vlad from Dracula’s Castle, AuthorHouse, (2009)

 

Arie Kaplan, Dracula : The Life of Vlad the Impaler, The Rosen Publishing Group, (2011)

 

Згурская М. П., 50 знаменитых загадок Средневековья, Directmedia, (2014)

 

Jeremy Feldman, Vlad Tepes, l’Impalatore : La vera storia del Conte Dracula, LA CASE Books, 1 janv. 2015

 

Александр Андреев, Максим Андреев, Хочу Румынию! Подлинная история Влада Цепеша Дракулы (La véritable Histoire de Vlad Tepes) Litres, (2017)

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